ARTCOFRANCE
INTRO
DALI – VISAGES CACHES
« Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Salvador Dali, sans jamais oser le demander… »
Si le mot……..
Cette Exposition estivale et bruxelloise regroupe plus de cent œuvres essentielles de Dali. Elles font toutes partie de la Collection que j’ai mis trente années à réunir : gravures, dessins, livres rares, magazines et documents vintages, parmi les plus grandes merveilles de l’Univers Fantastique de Salvador Dali. Visant à faire revivre le parcours de l’artiste, les étapes constitutives de sa personnalité, c’est une exposition « à penser » au moins autant qu’ « à voir »…..
Pour comprendre Dali, il convient de poser comme principe fondamental qu’il était un artiste intellectuel. Sa peinture lui sert avant tout à illustrer ses théories et ses idées. Il ne cherche pas à représenter ce que nous voyons, mais ce que nous ressentons.
Salvador Dali est né en 1904, dans une petite ville de Catalogne, au nord de l’Espagne : Figueras. Pour comprendre sa personnalité et son mode de pensée, il convient de poser comme principe que, tout au long de sa vie, il va absorber, digérer, puis reproduire avec sa sensibilité exacerbée et sa patte d’artiste, les rencontres marquantes de sa vie. Cette exposition a pour but d’expliquer comment son extravagante personnalité s’est construite.
Pour comprendre Dali, il convient d’ajouter une autre pièce au puzzle : son extraordinaire culture, tant littéraire que scientifique…..Il aimait à dire que son œuvre d’écrivain était beaucoup plus importante que son œuvre peinte….Et, comme il aimait également à dire qu’il ne plaisantait jamais, il nous faut bien le croire……
Le premier drame qui marque sa vie est le décès de son frère ainé, que ses parents ont également appelé Salvador, 9 mois avant sa naissance….Sa vie durant, Dali se demandera s’il est lui-même, ou la réincarnation de son frère…
« Je naquis double. Mon frère, premier essai de moi-même, génie extrême et donc non viable, avait tout de même vécu sept ans (1) avant que les circuits accélérés de son cerveau ne prennent feu. »
Le Second drame marquant de la vie de Dali éclate en 1921 : c’est le décès de sa mère. Et, ce décès est rendu encore plus insupportable par le remariage de son père, la même année avec la sœur de cette mère qu’il adorait au-delà de tout. Il réagit avec violence, n’hésitant pas à écrire :
« Parfois je crache par plaisir sur le portrait de ma mère ».
Le troisième événement marquant est sa rencontre avec Gala, l’épouse de Paul Eluard, en 1929. Le coup de foudre est réciproque et immédiat et Dali épouse Gala en 1932. Dali, sujet à de terribles crises de nerfs n’hésitait pas à se jeter dans les escaliers de son collège, dans le seul but de se faire remarquer, va trouver en Gala un point de fixation, la rationalité lui permettant d’exprimer ses visions délirantes……
Le quatrième événement est sa rencontre avec Lydia de Cadaquès. Le « Je crache sur le portrait de ma mère » et sa liaison avec Gala, une femme mariée : c’en est trop pour son père, qui le met à la porte…..En 1930, Dali quitte la maison familiale et s’installe à Cadaques, au bord de la mer. Il y retrouve Lidia, un personnage hors du commun, qui lui vend la maison de pêcheur qui va héberger le couple, durant plus d’un demi-siècle. Lidia, une personnalité hors du commun, fait découvrir la méthode Paranoïaque-Critique à Dali (2) :
« Lidia avait l’esprit paranoïaque le plus remarquable que j’aie jamais connu, hormis le mien ».
Le cinquième événement est la sortie de Catalogne et d’Espagne – Que Dali ressent comme une véritable prison- et son adhésion au mouvement Surréaliste. Il arrive à Paris en 1930 et se rapproche des Surréalistes, André Breton en tête. La méthode Paranoïaque Critique devient son mode d’expression et de recherche.
En 1935, Il écrit « A la Conquête de l’Irrationnel » :
Toute mon ambition sur le plan pictural consiste à matérialiser avec la plus impérialiste rage de précision les images de l’irrationnalité concrète. (S. Dali).
Et, plus loin :
Je crois que le moment est proche où, par un processus de caractère paranoïaque et actif de la pensée, il sera possible de systématiser la confusion et de contribuer au discrédit total du monde de la réalité.
Si le mot « Surréalisme » apparaît pour la première fois sous la plume du poète français Gérard de Nerval (1808-1855), il faut attendre le XXème siècle et André Breton, pour qu’il devienne une doctrine, un mode de pensée (3).
De Gérard de Nerval, il faut dire que sa vie se déroula toujours à la limite du rationalisme et de la folie, qu’il fut le génial traducteur du Faust de Goethe, qu’il adorait se promener avec un homard en laisse dans les jardins du Palais-Royal, qu’il sera interné plusieurs fois dans des asiles psychiatriques, et qu’on le retrouve pendu à une grille d’égout parisienne, sans que l’on sache jamais s’il s’agit d’un meurtre ou d’un suicide……
Sur le chemin vers le Surréalisme, on trouve Isidore Ducasse 1846-1870), qui, sous le Pseudonyme de Comte de Lautréamont, écrira les Chants de Maldoror, que Dali illustre en 1934.
Sur ce même chemin, on trouve André Crevel (1900-1935), poète maudit et grand ami de Dali, qui se suicide au gaz, renouvelant geste par geste le suicide du héros de son roman de 1924, Détours.
Sixième événement : Après la France, Dali découvre l’Amérique. En 1934, il débarque à New York, avec Gala et écrit New York Salutes Me. C’est en Amérique que Dali va découvrir la célébrité. Désormais, et jusqu’en 1980, Dali va parcourir un grand triangle : Cadaques, Paris, New York.
Le Septième événement survient en 1939, c’est l’exclusion définitive de Dali du Mouvement Surréaliste, à la demande d’André Breton, qui ne peut accepter les idées et propos fascisant de Dali. Dali se moque ouvertement d’André Breton (4) et décide de voler de ses propres ailes :
« La différence entre les Surréalistes et moi, c’est que je suis surréaliste… ».
Le huitième grand événement dans la vie de Dali est sa rencontre avec Dieu. Si Dali n’aura, semble-t-il jamais vraiment la foi (5), il considère la Religion comme une architecture spirituelle, et le monde divin comme un Univers illimité, qui lui permettra de peindre certain de ses plus beaux tableaux.
En 1951, il rencontre le Père Bruno de Jésus-Marie, avec qui il se lie d’amitié et écrit le Manifeste Mystique, qui commence ainsi :
« Les choses les plus subversives qui peuvent arriver à un ex-surréaliste sont deux : première devenir mystique et seconde savoir dessiner. Ces deux formes de vigueur viennent de m’arriver ensemble et en même temps à moi ».
Visage Caché :
En 1944, Dali publie son seul et unique roman : « Visage Caché ». Le titre s’inspire de la devise de Descartes : « j’avance masqué ». Certes, Dali aimait expliquer et expliciter ses travaux, mais…pas trop….
« Si vous trouvez que c’est trop simple, n’hésitez pas à m’en parler, je me ferai un plaisir de le compliquer un peu…… »
(1) ceci est un mensonge que Dali véhiculera sa vie durant. Son frère est mort le 1er Août 1903, neuf mois exactement avant sa naissance.
(2) Méthode Paranoïaque-Critique : une méthode spontanée de connaissance irrationnelle, basée sur l’objectivation critique et systématique des associations et interprétations délirantes.
(Dali - La Conquête de l’Irrationnel – 1935).
(3) Surréalisme :Automatisme psychique pur par lequel on se propose d'exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée, en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale. (André Breton – 1er Manifeste du Surréalisme- 1924).
(4) Dali à Breton : « J’avais cru comprendre que le Surréalisme consistait à laisser l’inconscient prendre possession du réel, comme à laisser nos rêves se peindre sur nos toiles. Je m’interdis de censurer les rêves. Si un jour je rêve que je vous encule, je peindrai une toile de deux mètres, Salvador Dali enculant André Breton ».
Et Breton de rétorquer : Dali, je ne vous le conseille pas… ».
(5) «Le ciel ne se trouve ni en haut ni en bas, ni à droite, ni à gauche, le ciel se trouve exactement au centre de la poitrine de l’homme qui a la Foi »…
P.S : A cette heure, je n’ai pas encore la Foi et je crains de mourir sans ciel »…S. Dali.
L’exposition consacrée à Salvador DALI « Visages Cachés » a lieu du mardi 10 Juillet au Lundi 10 Septembre 2012 au 19 Grand Place à Bruxelles
Tarifs :
- 8 €
- 6 € pour les groupes + de 10 personnes, les étudiants, les seniors
- Gratuit pour les enfants de – de 12 ans
Horaires : Ouvert tous les jours 11h/19h
Pour tous renseignements :
Tél : (+32) 02 503 56 44 / (+32) 0475 74 62 16 / (+32) 04 341 12 12
Email : contact@artcofrance.fr
Biographie - Catalogue des Oeuvres - Suivre l'actualité sur Facebook - Articles et Interview
Retrouvez ici toute l'actualité de nos expositions !
Salvador DALI "Visages Cachés"
Bruxelles 2012
